
Face à la pandémie Covid, les communautés artistiques semblent, plus que jamais, trouver dans le concept culturel du vivre ensemble, même éphémère, une force résiliente.
Pour fêter ses 5 ans, l’association rezéenne « La Griffe » a ainsi récemment invité 17 artistes à investir les ateliers Magellan de Nantes afin de créer une œuvre commune, »hors normes », sur le thème de la « Meute« .



Durant une dizaine de jours (29/09 au 10/10/20), le collectif a transformé cet ancien atelier de métallerie des bords de Loire en « écrin de couleurs, d’ambiances et de convivialité » (1), métamorphosant notre regard et exacerbant notre conscience, via son ajna démesuré.
Traversons à présent le « miroir du temps » pour revenir au 07/10 (date de ma visite) et laisser la magie, de cet extraordinaire imaginarium coloré, nous transporter ailleurs…

A l’instar des loups, la symbolique identitaire du groupe est perceptible dès l’entrée de cette « tannière » urbaine : importance de disposer, même provisoirement, d’un « territoire » où se retrouver, « faire avec », autour de besoins et valeurs communs, reprendre des forces, en sécurité…


Crocs menaçants, tel « Akela » (l’imposant mâle alpha du « Livre de la jungle »), la « bête » rouge, jaune et bleue, fantasmagorique, du peintre-dessinateur Bartex (2), incarne, dans la matière, la « griffe débridée créative » de sa « horde », semblant veiller sauvagement sur son clan disparate : têtes félines, canidés et personnages variés en acier, entremêlés de peluches « de tous poils »…


Fil rouge de l’exposition, l’imaginaire immerge le visiteur dans un espace surréaliste, digne d’univers cinématographiques aussi excentriques que poétiques (T. Burton, J.P. Jeunet…).



Sans accroc, l’équipe de la Griffe a su créer, in situ, avec le Bureau d’Etudes Spatiales, les conditions pour permettre aux artistes de conjuguer, au pluriel, leurs singularités (Katja Tigre de Feu, Roro la Frite, Juya Louisa, Gilles Bouly, David Bartex, KazyUsclef, Solenne Capmas, Mimi Bang, Willy Ténia, Freaky Nasa, Mathi Mathos, Dogzilla, LL Cool Jo, Bambi, Oriane Poncet, Chachit).
Bricoleurs(euses), peintres, sérigraphes, plasticiens, sculpteurs(trices), collectionneurs(euses), costumiers(ères) et scénographes se sont ainsi transformés en « peintres du silence », « poètes du cri d’alerte », « pitres des maux »… tout en conservant leurs motivations respectives.



En maints endroits du hangar, les composantes oniriques et humoristiques, de cette confrontation « cœur à cœur », ouvrent de multiples pop-ups subliminales étoilées dans l’âme du visiteur.




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