Parce que les fulgurances photographiques constituent, néanmoins, une forme d’écriture spirituelle, je vous propose d’explorer le monde via mon prisme singulier.
Amateurs d’insolite, bon vagabondage dans cette « altérité épiphanique » du « dehors et du dedant »…
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(1) En arrêt-maladie, depuis fin septembre 2021 et, provisoirement, testée positive au Covid. 😦
Grâce à différentes cellules nerveuses, situées à l’extrémité de leurs racines, les arbres communiquent olfactivement, visuellement et électriquement. Si certains scientifiques, qui s’intéressent à ce langage élaboré, ont démontré ces capacités neurobiologiques végétales, d’autres passionnés ont mis en avant celle de produire des sons, jusqu’à créer d’étonnantssupports.
De sculpteur d’arbres en « sculpteur de sons,José LE PIEZ, s’est ainsi transformé » en « artiste interactif« . En 2006, son invention des « Arbrassons » a même officiellement été référencée par la National Gallery de Washington et la bibliothèque d’Ottawa.
Emblèmes symbiotiques du monde, par l’unité fondamentale de ses trois plans (souterrain, terrestre et céleste), les arbres fascinent José LE PIEZ depuis l’enfance. Sur le terrain, l’héritage familial (grand-père forestier, père artiste et professeur des Beaux-Arts), l’a rapidement amené à vouloir les sculpter, après les avoir élagués, pour la mairie de Paris.
En juin 1997, alors qu’il exposait dans une galerie de la capitale, au Faubourg des arts, il a découvert qu’une des sculptures, sur laquelle il passait la main, chantait… Interviewé par le journal Le Monde, voici ce qu’il raconte en 2018 : « Il faisait très chaud, comme aujourd’hui. Lorsque j’ai posé la main sur l’une de mes sculptures, une envolée d’oiseaux a jailli d’entre mes doigts.»
Bien que les Arbrassons ne correspondent à aucune catégorie d’instruments répertoriés (ni à corde, ni à vent, sans caisse de résonance), certains ethnomusicologues du Musée du Quai Branly, leur ont trouvé des similitudes avec le ‘Livika » ou « nunut« , tambour à friction de Papouasie-Nouvelle-Guinée funéraire, imitant la voix de l’âme des morts, utilisé rituellement pour demander une répartition des richesses des défunts, juste et équitable.
Par ailleurs, leurs infrasons évoquent aussi les croyances des chamans des forêts primaires amérindiennes, à l’instar de Davi Kopenawa qui déclarait à l’ethnologue Bruce Albert, au début des années 2000 :
« Les esprits oiseaux qui viennent apporter leurs chants de pouvoir aux chamans vont les apprendre de l’arbre à sons. » (La Chute du ciel. Paroles d’un chaman Yanomami , Plon, « Terre humaine », 2010)
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Une semaine avant la 38ème édition des Journées du patrimoine, l’occasion m’a été donnée de redécouvrir « les Folies Siffait« ,insolite labyrinthe de ruines, aux murs de schiste ardoisé, et de végétation, situé sur un éperon rocheux, en surplomb de la Loire, dans la commune du Cellier(Loire-Atlantique).
Par ses « emplacements contradictoires », ce lieu magique de 3 hectares, né de l’imaginaire de Maximilien Siffait, au XIXème siècle,monument historique depuis 1992, illustre pertinemment le concept d' »espaces autres« , évoqué récemment.
« Un jardin extraordinaire« , comme aurait dit Charles Trenet…
Même si la paternité de cette œuvre est principalement attribuée à Maximilien Siffait, son fils Oswald a hérité de sa créativité. Qui étaient donc ces « architecteurs de Nature » ?
Né en 1780, à Abbeville, dans la Somme, Maximilien Siffait était Receveur Général dans l’administration des Douanes, à Calais.
En 1815, lors d’un voyage d’affaires, ce Bonapartiste découvre Nantes et les bords de Loire. Un an plus tard, lui et son épouse, Marie-Louise Jourdan, acquièrent le domaine de la Gérardière (manoir et terres attenantes) et s’y installent avec leurs enfants, Jeanne-Louise (1811-1830) et Oswald (1816-1877).
Veuf, depuis 1819, il lègue le domaine à son fils, en 1836, après la mort de sa fille.
Passionné d’arboriculture, et de plantes exotiques, Oswald Siffait poursuit l’œuvre de son père jusqu’en 1845. Opposé à la construction d’une voie de chemin de fer Nantes-Tour (aujourd’hui Nantes-Paris), qui ampute son jardin de 2 terrasses, il part vivre à Nantes où il mourra en 1877(*).
Autodidacte, Maximilien Siffait a conçu et fait construire son jardin, en y ajoutant divers éléments architecturaux en pierres sèches : tourelles, escaliers, niches, belvédères, une trentaine de terrasses, appuyées sur des murs (dont certains dépassant les 10 m de haut), réalisées du bas vers le haut, sur 70 mètres de dénivelé.
Les trous ayant servi de point d’escalade (échafaudages), pour monter les matériaux, jusqu’à ces terrasses en hauteur, demeurent d’ailleurs parfaitement visibles :
Débuté en 1816, le chantier sera arrêté en 1830, à la mort de la fille du créateur.
Racheté en 1986 par la commune du Cellier, le site a été inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques, en 1991, au titre des parcs et jardins. Il appartient au Département depuis 2007.
Dès l’entrée, la voûte végétale, ajourée par de grandes branches, confère au site un air de carène de bateau inversée, propice au voyage imaginaire.
Outre des arbres remarquables (cèdres de l’Atlas, tilleuls à grandes feuilles, sorbiers des oiseleurs, chênes vert, catalpas, araucarias, marronniers, cyprès du Colorado, paulnias…), les Folies Siffait comptent une faune (écureuil roux, sittelle torchepot, pic-épeiche…) et une flore particulièrement rares, dus à Oswalt Siffait.
L’œuvre ambigüe d’un « amateur romantique »
Faute d’archives, les motivations de Maximilien Siffait demeurent, aujourd’hui encore, incertaines :
point d’accostage pour les navires de la compagnie fluviale de son frère « Siffait et Vince » (escale ente Nantes et Ancenis) ?
acte philanthropique visant à procurer du travail aux artisans et ouvriers locaux (hypothèse des membres de la société archéologique, au début du XXe siècle)2 ?
volonté d’entretenir la ‘Parfaire harmonie » (symbolique de la loge franc-maçonne à laquelle appartenaient ses père et grand-père, ainsi que ses deux frères) ?
influence culturelle et goût de l’époque Régence pour les jardins aux références orientalisantes (kiosques orientaux, pagodes chinoises et mannequins de cire)3 ?
volonté de faire plaisir et laisser un héritage unique à sa famille ?
lien entre sa demeure et la Loire ?
quête esthétique et romantique ? Cette analyse est celle partagée, en 1998, par J.P. Leconte, architecte du patrimoine, dans son ouvrage sur les Folies-Siffait.
Des » arrangements de la nature« , ostentatoires et colorés
D’après J.P. Leconte (4): » Il est vraisemblable que le site fut, au départ, totalement enduit et recouvert debadigeons colorés dans la palette …ocre jaune, rouge brique et gris« .
Dans « Panorama de la Loire, Voyage de Nantes à Angers » (Nantes, Mellinet-Malassis, p.34 et 35), il est aussi question, en 1829, de « pavillons, kiosques, terrasses, escaliersrouges,bleuset jaunes« .
Quelques vestiges témoignent des parements (dont la façade d’un petit temple), ainsi que des peintures en trompe-l’œil, qui ornaient les façades (https://www.dailymotion.com/video/xhwm2b, 1:26 à 1:50), l’ensemble ayant suscité, à l’époque, plusieurs critiques acerbes (passants, chroniqueurs, etc).
Plusieurs fois utilisée dans le milieu culturel (cinéma,littérature…), l’expression a été reprise par une quinzaine d’artistes de l’atelier KraftHouse qui avaient investi l’espace alternatif nantais Pol’n.
L’exposition « FATA MORGANA » se voulait une « invitation au mystère… au baroque, mais surtout à l’inhabituel ». Initialement prévue du 28/05 au 19/09/21, elle a néanmoins été provisoirement suspendue, 3 mois après son vernissage, en raison des mesures gouvernementales liées au passe sanitaire.
Alors, hallucination collective ou mirage chromatique ? L’arrêt sur images, réalisé dans cet « ailleurs d’élection », devrait permettre la mise au point...
Sans l’œuvre colorée de Pedro et Smoka, illuminant le porche, je n’aurais pas nécessairement découvert cet espace expérimental pluridisciplinaire situé au fond d’une cour, au 11 de la rue des Olivettes (quartier Madeleine/Champs de mars de Nantes).
Aujourd’hui propriété de la Ville de Nantes, Pol’n est co-géré par 13 associations (liste détaillée sur https://pol-n.org/poln/).
Au fond du local, les bannières « Haut et fort » d’Hélène Burel, la Petite Henry et G. évoquent d’ailleurs, de manière sous-jacente, le passé de l’ancien Office des Papiers Peints (OPP) mais aussi l’artisanat durable, la liberté d’expression aussi poétique qu’engagée…
La référence à l’OPP, se retrouve aussi dans les drapés solaires, évoquant à la fois la nappe vichy, de quelque pique-nique psychédélique, et le décor en toile de Jouy d’un singulier cabinet de curiosités…
Derrière l’humour, et l’esthétisme fluo cyan, magenta etjaune, la scénographie de l' »Armada Armadillidium« , de Rathür, met en relief la symbolique des cloportes, seuls animaux capables de se déplacer sous une surface sans lâcher prise.
Même si mon séjour dans les Côtes d’Armor (22), en passant par le Morbihan (56) aura été court, cet été, je feuilletterai l’album-photos, de ce paradis breton, comme un livre-vitrail où chaque couleur raconte le bonheur de vivre...
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« Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! « Et le colibri lui répondit : « Je le sais, mais je fais ma part. »
Légende amérindienne
Privés de projets, et de visibilité, depuis le début de la crise sanitaire Covid, plus de 50artistes, se sont mobilisés pour faire du centre-ville, et de l’île de Nantes, une galerie à ciel ouvert.
Pied de nez aux institutionnels, et nantais sidérés par le contexte actuel, l’expo « Pour l’amour de l’art» a été ouverte le 15 février 2021, jour de la St Valentin (fête commerciale « essentielle», selon le gouvernement).
Durant ce « road-trip » urbain, près de 200 œuvres ont été librement affichées, collées sur des murs, mobiliers urbains et supports divers.
Sur les rivages du cœur, découvrons cet éphémère et «colibriesque printemps des arts»…
Dans le choix de son nom, comme celui de la date d’ouverture de l’évènement, ce collectif tenait, ironiquement, à partager sa précarité et sa détresse (revenus et aides aléatoires, liés à la vente de leurs œuvres…).
Comme leuroiseau-mouche emblématique, ces « colibris » doivent, littéralement, pouvoir « se nourrir de leur art », ainsi que l’évoquent, symboliquement, les « Petits LU » de Physalis (artiste découverte lors de l’expo «Golden Age»).
Plus sensiblement, l‘expo visait aussi à rappeler la force vitale de leur travail, pour eux-mêmes, et en tant que bien commun créatif.
Cette force créatrice semble l’essence artistique même, i.e., de manière ambivalente : besoin inconditionnel d’exister par soi-même, mais avec une reconnaissance populaire et hors des « contrôles » institutionnels (transposée sur le plan physique, cette pirouette comportementale est d’ailleurs analogue à celles de leur animal-totem …^^).
Sans comparaison avec l’histoire d’amour du film américain éponyme, de 1996, « Pour l’amour de l’art » s’appréhende comme une narrationromantique, au sens culturel du XVIIIème.
L’expo traduit ainsi, de manière passionnée, le cri du cœur des artistes, révoltés par la perte de leur statut de « moteurs culturels », et le sentiment d’être, selon leurs termes, « mis au placard ».
« L’art , et rien que l’art, nous avons l’art pour ne point mourir de la vérité» (F. Nietzche)
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Ouverte à tous et gratuite, l’exposition « Golden Age« , programmée du 16 octobre au 29 novembre 2020, a fermé ses portes, conformément aux mesures gouvernementales anti Covid-19.
Dans le cadre de ce projet, piloté par la société d’intérêt collectif Hacoopa, 24 artistes, réunis par Lady Bug et Arty Show, ont transformé une maison d’Orvault (métropole de Nantes), destinée à devenir une résidence partagéepour seniors, en lieu de street art éphémèreetpop-up galerie.
Un mois avant son ouverture au public, ils y ont vécu, à demeure, s’y exprimant librement, du sol au plafond,sur 400 m2, partageant leurs parcours et visions respectives de l’âge d’or(du nom de la future résidence), dans un joyeux « déconfinement artistique« . (1)
Retrouvons notre enfant intérieur pour comprendre le rêve éveillé de ce « cercle de poètes chromatiques disparus » et en percevoir la symphonie holistique…
A l’instar de la chanson éponyme de Woodkid, Golden Age ressemble à un voyagemythique vers le bonheur éternel, une évasion de l' »ordinaire citadin« , une transcendance de la réalité, pour une reconnexion à soiet au monde.
Au carrefour de l’histoire de viehumaine, dans ses rapports au Vivant (animal et végétal), l’expo évoque les liens forts entre l’enfance et l’âge adulte, le refus de la souffrance, la jeunesse intemporelle…
Allégoriques ou poétiques, les œuvres abordent aussi bien les valeurs d’abondance, de paix, de justice et de liberté, que les notions d’harmonie, entre les hommes et leur environnement, de douceur, de joie, de bienveillance et d’amour…
Face à cette spiritualité esthétique, le panel d’émotions est aussi fort que la gamme chromatique picturale.
Qui sont les artistes et quels sont leurs messages ?