Pour mon 7ème anniversaire de blog, pas d’article mais une nouvelle page d’écritures de lumièrede cette histoire « spectraculaire » qui, à l’instar du livre éponyme de Michael Ende, semble mystérieusement sans fin…
Depuis l’enfance, la lumière est effectivement pour moil’« encre », tantôt naturelle, tantôt artificielle, qui offre à ma spiritualité esthétique un matériau d‘expression idéal.
Connecté(e) à vos sens, découvrez-en le condensé photographiqueet laissez votre sensibilité personnelle faire le reste…
Chapitre 1 – Une rencontre romantique dans la nature
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Résidence de divinités, source de santé et d’arbitrage, ils font l’objet de nombreux contes, histoires, légendes et de ponctuelles expositions, à l’instar d’« Arbristoires », découverte en novembre 2022, sur l’île de Versailles de Nantes (Maison de l’Erdre).
Comme une sorte de « thérapie forestière », plongez dans le conte « botanique poétique »de Laurent Azueloset l’univers pictural d’Izou, illustratrice de livres de jeunesse et artiste inspirée.
« Arbristoires »… une ballade sylvestre, colorée et musicale !
A l’origine de ce « projet 3D », Laurent Azuelos, chercheur botaniste, au Muséum d’Histoire Naturelle de Paris. Percevant le pouvoir extraordinaire invisible de 17 arbres communs, par-delà leur banalité apparente, inspiré par les histoires d’arbres celtiques, ce « muziconteur« passionné a souhaité leur offrir un « espace de parole ».
De l’enregistrement audio, réalisé avec Aurélie Sureau, musicienne, est né l’album « Arbristoires » dont il a confié l’iconographie àIzou, jeune peintre/plasticienne. Tous ses tableaux ont, naturellement, fait germer l’idée d’une exposition parallèle, chaque planche protégée par un plaquage correspondant à l’essence de chaque arbre illustré.
Dans la forêt arc-en-ciel des contes, »Tilleul de sagesse, Noyer de l’oubli, Chêne du père long-nez, Pin guetteur du ciel, Hêtre fou, Aubépine d’amour, Noisetier magique »… nous reconnectent, de manière décalée et sensible, à notre coeur d’enfant. Laissez le charme agir… :
Entre rêve et réalité, Nature et Culture, ce surprenant vagabondage poétique vise à nous éclairer sur la relation ancestrale qui lie les hommes à la forêt et développer notre conscience écologique.
Via l’animation d’ateliers complémentaires, durant lesquels les participants composent leurs tableaux végétaux, à partir de fruits, graines, tiges, bourgeons, écorces, feuilles, pétales de fleurs, cailloux, sable, terre, plumes.., Izou contribue aussi à la sensibilisation du public à la nature, par le jeu et le toucher (morphologie des fleurs, de la flore sauvage, écologie, stratégies adaptatives des plantes, utilisation médicinale et/ou culinaire…).
En raison du parfum d’innocence qui se dégage d’Arbristoires, Izou et Laurent Azuelos auraient, à mon sens, une place de choix dans la bibliothèque idéale de l’art naif. On y retrouve effectivement la simplification, l’idéalisation et « la recréation ingénue du réel« , parfois quasi angélique, qui en sont les caractéristiques, selon Robert Thilmany (« Critériologie de l’Art naïf« ).
Cette singulière fraîcheur d’expression doit beaucoup au style coloré et vivant d’Izou, véritable « imagière de l’imaginaire » qui, le regard intérieur ébloui par la Nature, devient enchanteresse.
Pour reprendre les mots de Don Angelico Surchamps, autre critique d’art :« Le dessin reste premier... Mais la couleur a son mot à dire, sans jamais vouloir entrer en conflit avec lui. Elle reste une humble servante, toujours docile à son maître.«
Qui est donc Izou ?
Héloïse ROBIN, alias Izou, a commencé à peindre tardivement, lors d’un voyage d »un an en Equateur, puis en Australie, Même si son métier initial ne l’y prédestinait a priori pas, elle reconnaît cependant, dans une interview accordée à Ouest-France, en 2014, que sa rigueur et sa conscience professionnelle ont probablement favorisé son bel imaginaire :
« J’ai suivi des études en communication à Roubaix, dont je suis originaire. Mais j’ai toujours eu cette envie de dessin en moi. »
De retour en France, après deux années de dessins et de petits boulots, elle se fait repérer en 2006, sur son site web, par l’éditrice de Thomas jeunesse. « Elle m’a mis le pied à l’étrier. Là, j’ai édité mes trois premiers ouvrages. «
Ses voyages ont nourri son approche des paysages et de la lumière. Sa fascination pour l’Asie a modelé sa palette et son expression. Aujourd’hui, mélanger les couleurs et créer des images, pour des livres jeunesse, de la papeterie, ou des expos, est pour l’illustratrice un bonheur quotidien.
Dans une démarche environnementale, Izou récupère des morceaux de bois, du métal abandonné, ou des objets anciens, pour les valoriser, de manière créative, grâce aux compétences acquises, en 2009, auprès d’un artisan laqueur de l’Atelier Marilyn Manzagol :
« Je sélectionne mes pièces de bois pour leur caractère, leur histoire ou leur patine naturelle. Le support est traité puis apprêté. La peinture enrobe la pièce de bois à la manière d’un bandeau afin de jouer sur le contraste des matières, entre un bois brut et une peinture à l’aspect satiné voire brillant, lisse et coloré.«
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En dépit d’une fin un peu triste, quelques bulles d’harmonie, tels les cailloux déposés, par le Petit Poucet, dans la forêt sombre où il était perdu. Puisse ce « collier de perles énergétiques » ramener l’espoiret conjurer la « gravité terrestre » …
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« Les odonymes, dont les noms de rues, constituent une source d’information précieuse sur l’histoire, la culture et les pratiques langagières. Ils sont souvent perçus comme des entités stables (Barberis et al. 1989 : 63), témoins de l’histoire passée ».
Alors que je surfais récemment sur le web, à la recherche d’un lieu de promenade, à Rezé (44), commune limitrophe de Nantes, au confluent de la Loire et de la Sèvre Nantaise, le site de la Morinière attira mon attention.
A la faveur d’une « échappée de soleil » (Colette, La Vagabonde,1910, p. 41), je partis donc découvrir ce lieu pour en savoir plus. Au bout du sentier de randonnée verdoyant… un « Chemin bleu« .
Après un rapide déplacement interurbain, arrêt Gare de Pont Rousseau, terminus de la ligne de tram 2.
Quelques minutes de marche et, soudain, comme l’armoire magique de Narnia, un univers coloré insoupçonné, bien réel cependant, loin de tout fantasme cinématographique.
La campagne en ville : le silence et le calme remplaçant le brouhaha, l’ombre et la fraîcheur succédant à la lumière éblouissante et la chaleur, la Nature effaçant l’odeur des pots d’échappement, ainsi que la grisaille bétonnée et goudronnée…
Au-delà de ce portail invisible, le sentier de promenade Saint-Wendel, bordé de platanes imposants (dont plusieurs bicentenaires), d’ormes, de chênes…
Le long de la Sèvre, la ripisylve joue un rôle écologique majeur : maintien des berges, habitats écotoniaux, épuration des polluants, écrêtage des crûes, restauration des linéaires, biodiversité faunistique et florale : orchidées sauvages « épipactis à feuilles d’hellébore », angélique des estuaires, scirpe triquètre ; rousserolle effarvatte (fauvette aquatique), crapaud accoucheur, bécassine des marais (petit échassier)…
Au bout du corridor végétal.. le parc de la Morinière, jardin botanique ouvert au public en 1977, après son rachat, à l’état de ruines et de friches, en 1973, par la ville de Rezé (842 500 francs).
Joliment paysagé, il comporte différentes plantes de terre de bruyère, de fleurs (dont 300 types de camélias, 150 rhododendrons…), 300 espèces vivaces ainsi que plusieurs arbres remarquables (séquoïas, ginkgo biloba, sophora pleureur).
Une palette de couleurs multiples qui a donné l’idée à un peintre bénévole d’organiser des cours hebdomadaires gratuits : vert dominant, avec des tons variés (jaunâtre, pour les orchidées sauvages « épipactis à feuilles d’hellébore » ; lierre, plus foncé), or (comme les jolis boutons éparpillés dans l’herbe), violet (ageratums) ou blanc (angélique des estuaires), roussâtre (épilets de la scirpe triquètre)…
Un poumon vert où l’inspiration succède à la respiration, les mots accrochés aux plumes des oiseaux tombées sur le sol… Ambiance : https://www.youtube.com/watch?v=_eP08vDq5A4 (3:58).
Des indices couleur argile rouge…
Au détour d’une allée, plusieurs édifices en briques rouges rompent l’harmonie sauvage de l’espace. Témoins patrimoniaux anthropiques, d’un passé industrieux, ils interpellent le visiteur sur l’histoire de ce domaine.
Derrière le parc de la Morinière, la proximité du pont et du port* éponymes, amenait une activité fluviale importante qui a facilité le développement du site de la Morinière (contrebande de tabac des pêcheurs-monnayeurs, bateaux à faible tirant d’eau descendant papiers et tissus fabriqués le long de la Sèvre, maraîchage, transport de tonneaux de muscadet ou d’eau de vie, de denrées d’épicerie telle la farine, matériaux de construction, foin, productions industrielles, embarquement de passagers, dont les ouvriers, sur les « Hirondelles » pour aller à Vertou ou Pont-Rousseau…).
Successivement dépôt de poudre, de la ville de Nantes, manufacture royale d’engrais, sous Louis XIV, le site de la Morinière a été transformé plusieurs fois au XIXe siècle :
. en 1837, Thomas Dobrée fils crée, avec ses associés Charles Bonamy et Gustave de Coninck, la première savonnerie française important l’huile de palme jaune de la côte occidentale d’Afrique, via les anciens circuits commerciaux de la traite négrière (méthode moins coûteuse que la saponification marseillaise). L’entreprise fermera 10 ans plus tard.
. en 1848, Henri Suzer, qui possède déjà une autre usine Quai de Versailles, à Nantes, y installe une tannerie-corroierie pour fabriquer des chaussures, semelles en cuir et, lors de la guerre franco-allemande de 1870, des guêtres destinées aux soldats des forces armées.
Aujourd’hui, le belvédère du parc et « le Petit Choisy sur Sèvre« , belle maison de maître, qu’il fait construire vers 1875, témoignent encore de cette activité florissante jusqu’à sa mort, en 1879.
. en 1894, la Société Nantaise de produits chimiques rachète le site en déclin à son fils. Deux hautes tours, en briques rouges, marquées des initiales « S.N. » de l’entreprise, sont érigées.
Perplexe, je cherchais vainement des explications, in situ. Ma rencontre fortuite, avec un habitant de ce quartier rezéen, me donna finalement la clé du nom énigmatique de cette rue située au bout du quai Léon Sécher. Une surprenante histoire…
Rêve bleu ou héritage empoisonné ?
L’usine « S.N. » fabriquait des « bleus », colorants contenant du cyanure (du grec κυανός / kyanos « bleu »), utilisés pour l’extraction de l’or. Plus que le bruit, la fumée, les cris et les odeurs, leur caractère polluant provoquait régulièrement la colère des lavandières.
En 1905, une terrible explosion frappa l’usine, détruisant l’une des deux cheminées. L’épais nuage de fumée et les poussières cyanosées, projetées dans la Sèvre et aux alentours de la Morinière, marqueront les murs (notamment ceux du parc), les rues… autant que les esprits.
« Mémoire des familles des riverains, Marie-Françoise Artaud, raconte ainsi, en 2010, sur le site web de la ville de Rezé :
Un énorme nuage de fumée bleue s’est répandu tout au long de la rivière jusqu’au village de la Chaussée. Sur toute la partie qui n’était pas habitée, le chemin est resté coloré très longtemps, à tel point qu’on l’appelle depuis « le chemin bleu.
Après la Première Guerre mondiale, l’usine cessera de fonctionner. Néanmoins, plus d’un siècle après cette catastrophe industrielle, des traces bleutées des projections de cyanure demeurent encore visibles, en particulier au printemps.
En dépit de sa couleur attrayante, il me semblait nécessaire d’évoquer cette toxicité durable pour réfléchir et œuvrer collectivement pour notre avenir.
Scénario dramatique de l’Anthropocène, l’histoire singulière du « Chemin bleu » illustre effectivement, de manière pigmentée, les conséquences néfastes de l’activité de l’homme sur son environnement, en particulier depuis l’âge d’or industriel…
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Parce que les fulgurances photographiques constituent, néanmoins, une forme d’écriture spirituelle, je vous propose d’explorer le monde via mon prisme singulier.
Amateurs d’insolite, bon vagabondage dans cette « altérité épiphanique » du « dehors et du dedant »…
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(1) En arrêt-maladie, depuis fin septembre 2021 et, provisoirement, testée positive au Covid. 😦
Grâce à différentes cellules nerveuses, situées à l’extrémité de leurs racines, les arbres communiquent olfactivement, visuellement et électriquement. Si certains scientifiques, qui s’intéressent à ce langage élaboré, ont démontré ces capacités neurobiologiques végétales, d’autres passionnés ont mis en avant celle de produire des sons, jusqu’à créer d’étonnantssupports.
De sculpteur d’arbres en « sculpteur de sons,José LE PIEZ, s’est ainsi transformé » en « artiste interactif« . En 2006, son invention des « Arbrassons » a même officiellement été référencée par la National Gallery de Washington et la bibliothèque d’Ottawa.
Emblèmes symbiotiques du monde, par l’unité fondamentale de ses trois plans (souterrain, terrestre et céleste), les arbres fascinent José LE PIEZ depuis l’enfance. Sur le terrain, l’héritage familial (grand-père forestier, père artiste et professeur des Beaux-Arts), l’a rapidement amené à vouloir les sculpter, après les avoir élagués, pour la mairie de Paris.
En juin 1997, alors qu’il exposait dans une galerie de la capitale, au Faubourg des arts, il a découvert qu’une des sculptures, sur laquelle il passait la main, chantait… Interviewé par le journal Le Monde, voici ce qu’il raconte en 2018 : « Il faisait très chaud, comme aujourd’hui. Lorsque j’ai posé la main sur l’une de mes sculptures, une envolée d’oiseaux a jailli d’entre mes doigts.»
Bien que les Arbrassons ne correspondent à aucune catégorie d’instruments répertoriés (ni à corde, ni à vent, sans caisse de résonance), certains ethnomusicologues du Musée du Quai Branly, leur ont trouvé des similitudes avec le ‘Livika » ou « nunut« , tambour à friction de Papouasie-Nouvelle-Guinée funéraire, imitant la voix de l’âme des morts, utilisé rituellement pour demander une répartition des richesses des défunts, juste et équitable.
Par ailleurs, leurs infrasons évoquent aussi les croyances des chamans des forêts primaires amérindiennes, à l’instar de Davi Kopenawa qui déclarait à l’ethnologue Bruce Albert, au début des années 2000 :
« Les esprits oiseaux qui viennent apporter leurs chants de pouvoir aux chamans vont les apprendre de l’arbre à sons. » (La Chute du ciel. Paroles d’un chaman Yanomami , Plon, « Terre humaine », 2010)
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Une semaine avant la 38ème édition des Journées du patrimoine, l’occasion m’a été donnée de redécouvrir « les Folies Siffait« ,insolite labyrinthe de ruines, aux murs de schiste ardoisé, et de végétation, situé sur un éperon rocheux, en surplomb de la Loire, dans la commune du Cellier(Loire-Atlantique).
Par ses « emplacements contradictoires », ce lieu magique de 3 hectares, né de l’imaginaire de Maximilien Siffait, au XIXème siècle,monument historique depuis 1992, illustre pertinemment le concept d' »espaces autres« , évoqué récemment.
« Un jardin extraordinaire« , comme aurait dit Charles Trenet…
Même si la paternité de cette œuvre est principalement attribuée à Maximilien Siffait, son fils Oswald a hérité de sa créativité. Qui étaient donc ces « architecteurs de Nature » ?
Né en 1780, à Abbeville, dans la Somme, Maximilien Siffait était Receveur Général dans l’administration des Douanes, à Calais.
En 1815, lors d’un voyage d’affaires, ce Bonapartiste découvre Nantes et les bords de Loire. Un an plus tard, lui et son épouse, Marie-Louise Jourdan, acquièrent le domaine de la Gérardière (manoir et terres attenantes) et s’y installent avec leurs enfants, Jeanne-Louise (1811-1830) et Oswald (1816-1877).
Veuf, depuis 1819, il lègue le domaine à son fils, en 1836, après la mort de sa fille.
Passionné d’arboriculture, et de plantes exotiques, Oswald Siffait poursuit l’œuvre de son père jusqu’en 1845. Opposé à la construction d’une voie de chemin de fer Nantes-Tour (aujourd’hui Nantes-Paris), qui ampute son jardin de 2 terrasses, il part vivre à Nantes où il mourra en 1877(*).
Autodidacte, Maximilien Siffait a conçu et fait construire son jardin, en y ajoutant divers éléments architecturaux en pierres sèches : tourelles, escaliers, niches, belvédères, une trentaine de terrasses, appuyées sur des murs (dont certains dépassant les 10 m de haut), réalisées du bas vers le haut, sur 70 mètres de dénivelé.
Les trous ayant servi de point d’escalade (échafaudages), pour monter les matériaux, jusqu’à ces terrasses en hauteur, demeurent d’ailleurs parfaitement visibles :
Débuté en 1816, le chantier sera arrêté en 1830, à la mort de la fille du créateur.
Racheté en 1986 par la commune du Cellier, le site a été inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques, en 1991, au titre des parcs et jardins. Il appartient au Département depuis 2007.
Dès l’entrée, la voûte végétale, ajourée par de grandes branches, confère au site un air de carène de bateau inversée, propice au voyage imaginaire.
Outre des arbres remarquables (cèdres de l’Atlas, tilleuls à grandes feuilles, sorbiers des oiseleurs, chênes vert, catalpas, araucarias, marronniers, cyprès du Colorado, paulnias…), les Folies Siffait comptent une faune (écureuil roux, sittelle torchepot, pic-épeiche…) et une flore particulièrement rares, dus à Oswalt Siffait.
L’œuvre ambigüe d’un « amateur romantique »
Faute d’archives, les motivations de Maximilien Siffait demeurent, aujourd’hui encore, incertaines :
point d’accostage pour les navires de la compagnie fluviale de son frère « Siffait et Vince » (escale ente Nantes et Ancenis) ?
acte philanthropique visant à procurer du travail aux artisans et ouvriers locaux (hypothèse des membres de la société archéologique, au début du XXe siècle)2 ?
volonté d’entretenir la ‘Parfaire harmonie » (symbolique de la loge franc-maçonne à laquelle appartenaient ses père et grand-père, ainsi que ses deux frères) ?
influence culturelle et goût de l’époque Régence pour les jardins aux références orientalisantes (kiosques orientaux, pagodes chinoises et mannequins de cire)3 ?
volonté de faire plaisir et laisser un héritage unique à sa famille ?
lien entre sa demeure et la Loire ?
quête esthétique et romantique ? Cette analyse est celle partagée, en 1998, par J.P. Leconte, architecte du patrimoine, dans son ouvrage sur les Folies-Siffait.
Des » arrangements de la nature« , ostentatoires et colorés
D’après J.P. Leconte (4): » Il est vraisemblable que le site fut, au départ, totalement enduit et recouvert debadigeons colorés dans la palette …ocre jaune, rouge brique et gris« .
Dans « Panorama de la Loire, Voyage de Nantes à Angers » (Nantes, Mellinet-Malassis, p.34 et 35), il est aussi question, en 1829, de « pavillons, kiosques, terrasses, escaliersrouges,bleuset jaunes« .
Quelques vestiges témoignent des parements (dont la façade d’un petit temple), ainsi que des peintures en trompe-l’œil, qui ornaient les façades (https://www.dailymotion.com/video/xhwm2b, 1:26 à 1:50), l’ensemble ayant suscité, à l’époque, plusieurs critiques acerbes (passants, chroniqueurs, etc).
Plusieurs fois utilisée dans le milieu culturel (cinéma,littérature…), l’expression a été reprise par une quinzaine d’artistes de l’atelier KraftHouse qui avaient investi l’espace alternatif nantais Pol’n.
L’exposition « FATA MORGANA » se voulait une « invitation au mystère… au baroque, mais surtout à l’inhabituel ». Initialement prévue du 28/05 au 19/09/21, elle a néanmoins été provisoirement suspendue, 3 mois après son vernissage, en raison des mesures gouvernementales liées au passe sanitaire.
Alors, hallucination collective ou mirage chromatique ? L’arrêt sur images, réalisé dans cet « ailleurs d’élection », devrait permettre la mise au point...
Sans l’œuvre colorée de Pedro et Smoka, illuminant le porche, je n’aurais pas nécessairement découvert cet espace expérimental pluridisciplinaire situé au fond d’une cour, au 11 de la rue des Olivettes (quartier Madeleine/Champs de mars de Nantes).
Aujourd’hui propriété de la Ville de Nantes, Pol’n est co-géré par 13 associations (liste détaillée sur https://pol-n.org/poln/).
Au fond du local, les bannières « Haut et fort » d’Hélène Burel, la Petite Henry et G. évoquent d’ailleurs, de manière sous-jacente, le passé de l’ancien Office des Papiers Peints (OPP) mais aussi l’artisanat durable, la liberté d’expression aussi poétique qu’engagée…
La référence à l’OPP, se retrouve aussi dans les drapés solaires, évoquant à la fois la nappe vichy, de quelque pique-nique psychédélique, et le décor en toile de Jouy d’un singulier cabinet de curiosités…
Derrière l’humour, et l’esthétisme fluo cyan, magenta etjaune, la scénographie de l' »Armada Armadillidium« , de Rathür, met en relief la symbolique des cloportes, seuls animaux capables de se déplacer sous une surface sans lâcher prise.
Même si mon séjour dans les Côtes d’Armor (22), en passant par le Morbihan (56) aura été court, cet été, je feuilletterai l’album-photos, de ce paradis breton, comme un livre-vitrail où chaque couleur raconte le bonheur de vivre...
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« Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! « Et le colibri lui répondit : « Je le sais, mais je fais ma part. »
Légende amérindienne
Privés de projets, et de visibilité, depuis le début de la crise sanitaire Covid, plus de 50artistes, se sont mobilisés pour faire du centre-ville, et de l’île de Nantes, une galerie à ciel ouvert.
Pied de nez aux institutionnels, et nantais sidérés par le contexte actuel, l’expo « Pour l’amour de l’art» a été ouverte le 15 février 2021, jour de la St Valentin (fête commerciale « essentielle», selon le gouvernement).
Durant ce « road-trip » urbain, près de 200 œuvres ont été librement affichées, collées sur des murs, mobiliers urbains et supports divers.
Sur les rivages du cœur, découvrons cet éphémère et «colibriesque printemps des arts»…
Dans le choix de son nom, comme celui de la date d’ouverture de l’évènement, ce collectif tenait, ironiquement, à partager sa précarité et sa détresse (revenus et aides aléatoires, liés à la vente de leurs œuvres…).
Comme leuroiseau-mouche emblématique, ces « colibris » doivent, littéralement, pouvoir « se nourrir de leur art », ainsi que l’évoquent, symboliquement, les « Petits LU » de Physalis (artiste découverte lors de l’expo «Golden Age»).
Plus sensiblement, l‘expo visait aussi à rappeler la force vitale de leur travail, pour eux-mêmes, et en tant que bien commun créatif.
Cette force créatrice semble l’essence artistique même, i.e., de manière ambivalente : besoin inconditionnel d’exister par soi-même, mais avec une reconnaissance populaire et hors des « contrôles » institutionnels (transposée sur le plan physique, cette pirouette comportementale est d’ailleurs analogue à celles de leur animal-totem …^^).
Sans comparaison avec l’histoire d’amour du film américain éponyme, de 1996, « Pour l’amour de l’art » s’appréhende comme une narrationromantique, au sens culturel du XVIIIème.
L’expo traduit ainsi, de manière passionnée, le cri du cœur des artistes, révoltés par la perte de leur statut de « moteurs culturels », et le sentiment d’être, selon leurs termes, « mis au placard ».
« L’art , et rien que l’art, nous avons l’art pour ne point mourir de la vérité» (F. Nietzche)
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Ouverte à tous et gratuite, l’exposition « Golden Age« , programmée du 16 octobre au 29 novembre 2020, a fermé ses portes, conformément aux mesures gouvernementales anti Covid-19.
Dans le cadre de ce projet, piloté par la société d’intérêt collectif Hacoopa, 24 artistes, réunis par Lady Bug et Arty Show, ont transformé une maison d’Orvault (métropole de Nantes), destinée à devenir une résidence partagéepour seniors, en lieu de street art éphémèreetpop-up galerie.
Un mois avant son ouverture au public, ils y ont vécu, à demeure, s’y exprimant librement, du sol au plafond,sur 400 m2, partageant leurs parcours et visions respectives de l’âge d’or(du nom de la future résidence), dans un joyeux « déconfinement artistique« . (1)
Retrouvons notre enfant intérieur pour comprendre le rêve éveillé de ce « cercle de poètes chromatiques disparus » et en percevoir la symphonie holistique…
A l’instar de la chanson éponyme de Woodkid, Golden Age ressemble à un voyagemythique vers le bonheur éternel, une évasion de l' »ordinaire citadin« , une transcendance de la réalité, pour une reconnexion à soiet au monde.
Au carrefour de l’histoire de viehumaine, dans ses rapports au Vivant (animal et végétal), l’expo évoque les liens forts entre l’enfance et l’âge adulte, le refus de la souffrance, la jeunesse intemporelle…
Allégoriques ou poétiques, les œuvres abordent aussi bien les valeurs d’abondance, de paix, de justice et de liberté, que les notions d’harmonie, entre les hommes et leur environnement, de douceur, de joie, de bienveillance et d’amour…
Face à cette spiritualité esthétique, le panel d’émotions est aussi fort que la gamme chromatique picturale.
Qui sont les artistes et quels sont leurs messages ?
Face à la pandémie Covid, les communautés artistiques semblent, plus que jamais, trouver dans le concept culturel du vivre ensemble, même éphémère, une force résiliente.
Pour fêter ses 5 ans, l’association rezéenne « La Griffe » a ainsi récemment invité 17 artistes à investir les ateliers Magellan de Nantes afin de créer une œuvre commune, »hors normes », sur le thème de la « Meute« .
Durant une dizaine de jours (29/09 au 10/10/20), le collectif a transformé cet ancien atelier de métallerie des bords de Loire en « écrin de couleurs, d’ambiances et de convivialité » (1), métamorphosant notre regard et exacerbant notre conscience, via son ajna démesuré.
Traversons à présent le « miroir du temps » pour revenir au 07/10 (date de ma visite) et laisser la magie, de cet extraordinaire imaginarium coloré, nous transporter ailleurs…
A l’instar des loups, la symbolique identitaire du groupe est perceptible dès l’entrée de cette « tannière » urbaine : importance de disposer, même provisoirement, d’un « territoire » où se retrouver, « faire avec », autour de besoins et valeurs communs, reprendre des forces, en sécurité…
Crocs menaçants, tel « Akela » (l’imposant mâle alpha du « Livre de la jungle »), la « bête » rouge, jaune et bleue, fantasmagorique, du peintre-dessinateur Bartex (2), incarne, dans la matière, la « griffe débridée créative » de sa « horde », semblant veiller sauvagement sur son clan disparate : têtes félines, canidés et personnages variés en acier, entremêlés de peluches « de tous poils »…
Fil rouge de l’exposition, l’imaginaire immerge le visiteur dans un espace surréaliste, digne d’univers cinématographiques aussi excentriques que poétiques (T. Burton, J.P. Jeunet…).
Bricoleurs(euses), peintres, sérigraphes, plasticiens, sculpteurs(trices), collectionneurs(euses), costumiers(ères) et scénographes se sont ainsi transformés en « peintres du silence », « poètes du cri d’alerte », « pitres des maux »… tout en conservant leurs motivations respectives.
En maints endroits du hangar, les composantes oniriques et hu